Les Hurons-Wendat, par le biais de l’institution dédiée à la gestion du territoire qu’ils ont mise sur pied, le bureau du Nionwentsïo, sont investis dans une multitude de comités et d’instances responsables de la gestion du territoire, notamment dans la région de la Capitale-Nationale. Cet investissement traduit l’importance qu’ils accordent à leur territoire ancestral et est propulsé par des aspirations qui leurs sont propres. Cet article cherche à mettre en lumière certaines de ces aspirations en utilisant comme objet d’étude le projet d’aire protégée Ya’nienhonhdeh, qui fut initié par le bureau du Nionwentsïo. En utilisant les données produites par le biais d’entrevues lors de ma recherche de maîtrise (2014-2016), portant spécifiquement sur ce projet d’aire protégée, le présent article vise à mettre en lumière ce que les savoirs produits dans le cadre du projet d’aire protégée peuvent nous apprendre sur les aspirations qui stimulent les actions institutionnelles des Hurons-Wendat sur leur territoire ancestral, le Nionwentsïo. Le projet d’aire protégée est ici compris comme une initiative autochtone qui vise à permettre à une Première Nation de développer sa souveraineté territoriale en travaillant à l’ajustement d’un modèle de gestion du territoire, qui est institutionnalisé et légiféré par le gouvernement du Québec, en fonction de ses aspirations.